domingo, 10 de fevereiro de 2013

À une fleur séchée dans um album





Il m’en souvient, c’était aux plages
Où m’attire un ciel de midi,
Ciel san souillure et sans orages,
Où j’aspirais sous les feuillages
Les parfms d’un air attiédi.

Une mer qu’aucun bord n’arrête
S’étendait bleue à l’horizon;
L’oranger, cet arbre de fête,
Neigeait par moments sur ma tête:
Des odeurs montaient du gazon.

Tu croissais près d’une colonne
D’un temple écrasé par le temps;
Tu lui faisais une couronne,
Tu parais son tronc monotone,
Avec tes chapiteaux flottants;

Fleur que décore la ruine
Sans un regard pour t’admirer,
Je cueillis ta blanche étamine,
Et j’emportai sur ma poitrine
Tes parfums pour les repairer.

Aujourd’hui, ciel, temple, rivage,
Tout a disparu sans retour:
Ton parfum est dans le nuage,
Et je trouve, en tournant la page,
La trace morte d’un beau jour!


 Alphonse de Lamartine


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