segunda-feira, 18 de fevereiro de 2013

Chanson d'automne




Les sanglots longs
Des violons
De l'automne,
Blessent mon c?ur
D'une langueur monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens et je pleure;
Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà
Pareil à la feuille morte


Paul Verlaine



sábado, 16 de fevereiro de 2013





Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour?


Alphonse de Lamartine

Alfred de Musset




Alfred Louis Charles de Musset (Paris, 11 de Dezembro de 1810 — Paris, 2 de Maio de 1857) foi um poeta, novelista e dramaturgo francês do século XIX, um dos expoentes mais conhecidos do período literário conhecido como o Romantismo. Diz-se que ele foi "o mais clássico dos românticos e o mais romântico dos clássicos".

Le rideau de ma voisine



Le rideau de ma voisine
Se soulève lentement.
Elle va, je l'imagine,
Prendre l'air un moment.

On entr'ouvre la fenêtre :
Je sens mon coeur palpiter.
Elle veut savoir peut-être
Si je suis à guetter.

Mais, hélas ! ce n'est qu'un rêve ;
Ma voisine aime un lourdaud,
Et c'est le vent qui soulève
Le coin de son rideau.



Alfred de Musset

domingo, 10 de fevereiro de 2013

À une fleur séchée dans um album





Il m’en souvient, c’était aux plages
Où m’attire un ciel de midi,
Ciel san souillure et sans orages,
Où j’aspirais sous les feuillages
Les parfms d’un air attiédi.

Une mer qu’aucun bord n’arrête
S’étendait bleue à l’horizon;
L’oranger, cet arbre de fête,
Neigeait par moments sur ma tête:
Des odeurs montaient du gazon.

Tu croissais près d’une colonne
D’un temple écrasé par le temps;
Tu lui faisais une couronne,
Tu parais son tronc monotone,
Avec tes chapiteaux flottants;

Fleur que décore la ruine
Sans un regard pour t’admirer,
Je cueillis ta blanche étamine,
Et j’emportai sur ma poitrine
Tes parfums pour les repairer.

Aujourd’hui, ciel, temple, rivage,
Tout a disparu sans retour:
Ton parfum est dans le nuage,
Et je trouve, en tournant la page,
La trace morte d’un beau jour!


 Alphonse de Lamartine


terça-feira, 5 de fevereiro de 2013

Les caresses




Et si vous voulez, Madame, que je vous dise une vérité que vous ne trouverez, je crois, en aucun livre, les seules femmes heureuses sur cette terre sont celles à qui nulle caresse ne manque. Elles vivent, celles-là, sans souci, sans pensées torturantes, sans autre désir que celui du baiser prochain qui sera délicieux et apaisant comme le dernier baiser. 
 Les autres, celles pour qui les caresses sont mesurées, ou incomplètes, ou rares, vivent harcelées par mille inquiétudes misérables, par des désirs d'argent ou de vanité, par tous les événements qui deviennent des chagrins.
    Mais les femmes caressées à satiété n'ont besoin de rien, ne désirent rien, ne regrettent rien. Elles rêvent, tranquilles et mourantes, effleurées à peine par ce qui serait pour les autres d'irréparables catastrophes, car la caresse remplace tout, guérit de tout, console de tout !
    Et J'aurais encore tant de choses à dire !...


Guy de Maupassant

segunda-feira, 4 de fevereiro de 2013

Pour toi mon amour





 

 Je suis allé au marché aux oiseaux
 Et j'ai acheté des oiseaux
 Pour toi
 Mon amour
 Je suis allé au marché aux fleurs
 Et j'ai acheté des fleurs
 Pour toi
 Mon amour
 Je suis allé au marché à la ferraille
Et j'ai acheté des chaînes
 De lourdes chaînes
 Pour toi
 Mon amour
 Et je suis allé au marché aux esclaves
 Et je t'ai cherchée
 Mais je ne t'ai pas trouvée
 Mon amour
 

Jacques Prevert

Sonnet de Fidélité





 

Toute chose, envers mon amour je serai attentif
Avant, et avec un tel zèle, et toujours, et autant*
Que même devant la plus grande merveille
De lui s'émerveille plus ma pensée.

Je veux le vivre en chaque moment vain
Et à sa gloire éparpiller mon chant
Et rire mon rire et verser mes larmes
Sur ta détresse ou sur ta réjouissance.

Et ainsi, lorsque plus tard me cherchera
Peut-être la mort, angoisse de celui qui vit
Peut-être la solitude, sort de celui qui aime

Je pourrai me dire de l'amour (que j'ai eu):
Qu'il ne soit pas immortel, puisqu'il est flamme
Mais qu'il soit infini tant qu'il durera.


Vinicius de Moraes