sábado, 10 de novembro de 2012

La lavande





Le soleil est immobile l'été devient fou
Tous les garçons et les filles s'en vont avec nous
La chanson sur les lèvres la chanson du bonheur
Et le coeur remplis de fièvre d'amour et de fleur

C'est la fête de la lavande et je vois au fond de tes yeux
Qu'à la fête de la lavande un amour est né pour nous deux
Un amour qui sent la lavande et un ciel qui a tend de bleu
Car la fête de la lavande c'est le bleu le bleu de tes yeux

Vient la nuit qui me rappelle les nuits de là bas
Le parfum n'est plus le même là bas n'est plus la
Les jasmins ou lavande je ne veux plus pour vous
Que tes bras et leur guirlande autours de mon cou

C'est la fête de la lavande et je vois au fond de tes yeux
Qu'à la fête de la lavande un amour est né pour nous deux
Un amour qui sent la lavande et un ciel qui a tend de bleu
Car la fête de la lavande c'est le bleu le bleu de tes yeux

On renferme les persiennes les la danse s'éteint
Mais ta main et sur la mienne et j'attend demain
Car le jour qui s'avance qui renaît dans nos bras
C'est la vie qui recommence pour toi et pour moi

Enrico Macia







À un ami.





Sur l'effrayante falaise,
Mur par la vague entrouvert,
Roc sombre où fleurit à l'aise
Un charmant petit pré vert,

Ami, puisque tu me laisses
Ta maison loin des vivants
Entre ces deux allégresses,
Les grands flots et les grands vents,

Salut ! merci ! les fortunes
Sont fragiles, et nos temps,
Comme l'algue sous les dunes,
Sont dans l'abîme, et flottants.

Nos âmes sont des nuées
Qu'un vent pousse, âpre ou béni,
Et qui volent, dénouées,
Du côté de l'infini.

L'énorme bourrasque humaine,
Dont l'étoile est la raison,
Prend, quitte, emporte et ramène
L'espérance à l'horizon.

Cette grande onde inquiète
Dont notre siècle est meurtri
Écume et gronde, et me jette
Parfois mon nom dans un cri.

La haine sur moi s'arrête.
Ma pensée est dans ce bruit
Comme un oiseau de tempête
Parmi les oiseaux de nuit.

Pendant qu'ici je cultive
Ton champ comme tu le veux,
Dans maint journal l'invective
Grince et me prend aux cheveux.

La diatribe m'écharpe ;
Je suis âne ou scélérat ;
Je suis Pradon pour Laharpe,
Et pour de Maistre Marat.

Qu'importe ! les coeurs sont ivres.
Les temps qui viennent feront
Ce qu'ils pourront de mes livres
Et de moi ce qu'ils voudront.

J'ai pour joie et pour merveille
De voir, dans ton pré d'Honfleur,
Trembler au poids d'une abeille
Un brin de lavande en fleur.


Victor Hugo